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À Propos

L'Assistant en Réanimation

 

Votre support ultime pour sauver des vies pendant la première heure de réanimation

Le plus grand défi de la première heure de réanimation est rarement l’établissement du diagnostic. Pour la majorité des patients, l’équipe sur place a rapidement une bonne idée de la condition clinique et des interventions à réaliser pour stabiliser le patient. 

 

Le véritable défi de la première heure de réanimation est logistique : il s’agit de l’exécution de toutes ces interventions dans un contexte de stress extraordinaire où la vie du patient est littéralement en jeu. La charge logistique de la réanimation peut être divisée en quatre sections : les médicaments, le matériel, les procédures et les algorithmes.

 

 


 

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Parmi ces quatre sections, c'est sur les erreurs d'administration de médicaments que la littérature scientifique est la plus abondante. Les erreurs de dosage des médicaments sont associées à une augmentation de la morbidité, de la mortalité des patients et des coûts des soins de santé [1-4]. Une revue systématique menée en 2006 [5] a révélé que le type d'erreur médicamenteuse le plus fréquemment identifié est l'erreur de dosage, qui implique souvent une dose dix fois supérieure à la dose appropriée. Ces erreurs médicamenteuses sont responsables d'une mortalité et d'une morbidité importantes, avec environ 7 000 décès de patients pédiatriques chaque année aux États-Unis [6].

 

Au Canada, on estime qu'environ 2 % des admissions sont liées à un événement indésirable médicamenteux évitable entraînant une augmentation de la durée du séjour de 4,6 jours en moyenne et une augmentation estimée des coûts hospitaliers de 4 700 $ par admission. Cela a un impact significatif sur le système de santé canadien, avec des coûts pouvant atteindre 2,6 milliards de dollars par an [7]. Ce problème n’est pas propre au Canada : les coûts sont estimés à 21 milliards de dollars par année aux États-Unis [8] et à 660 millions de dollars par année en Australie [9]. 

 

La littérature scientifique sur d’autres domaines de la réanimation, comme le choix de l’équipement, les procédures et les algorithmes, est moins documentée mais s’inscrit tout de même dans le même continuum. En effet, le calcul de l’équipement requiert les mêmes règles arithmétiques de base que le dosage des médicaments. Ces formules semblent simples en principe, mais elles s’avèrent extrêmement difficiles à appliquer dans des scénarios à haute pression où la vie d’un patient est littéralement en jeu [10-11].

Le même parallèle peut être appliqué aux procédures. Durant la première heure de réanimation, les prestataires de soins doivent être en mesure d’effectuer une grande variété de procédures complexes, dont certaines sont extrêmement rares. Ces procédures comportent de nombreuses étapes qui doivent être suivies de manière séquentielle avec peu de marge d’erreur. Les algorithmes représentent un défi similaire où une coordination précise des soins est obligatoire [12-16]. 

 

L’impact de l’utilisation d’une application mobile en soins intensifs a été étudié, encore une fois, uniquement en lien avec les erreurs de médication. L’étude de Siebert et al. [17] a démontré que l’utilisation d’une application de dosage réduit les erreurs de dosage des médicaments de 68 % et le temps de préparation de 45 %. En septembre 2023, l’hôpital Ste-Justine a réalisé une vaste revue de la littérature sur cette problématique spécifique avec son Unité d’évaluation des interventions et des technologies en santé (UETMIS) [18]. 

 

Ce groupe de travail a été chargé d'examiner de manière indépendante la littérature sur les erreurs de dosage des médicaments et d'évaluer les avantages potentiels de notre première application, EZDrips (EZResus a remplacé EZDrips en juillet 2023). La recommandation finale du groupe de travail était de recommander l'adoption d'EZDrips.

 

 

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En résumé, la littérature actuelle soutient que la réanimation est associée à des erreurs de dosage de médicaments ayant un impact significatif sur la morbidité et la mortalité des patients. Cela représente un grand stress pour les équipes soignantes et des coûts importants pour le système de santé. 

 

Bien que la littérature soit encore émergente sur le sujet, l’utilisation d’une application en situation de soins intensifs est associée à une réduction des erreurs et à une administration plus rapide des médicaments. Notre expérience terrain est que jusqu’à présent, aucun outil n’a répondu à tous les besoins logistiques de la première heure de réanimation. Encore aujourd’hui, de nombreux calculs de perfusion sont encore faits à la main (avec une feuille de papier et une calculatrice !), des recherches sont faites dans des livres en cette période de chaos, des procédures sont recherchées frénétiquement sur le web. 

 

Plus ces soins sont prodigués dans des régions éloignées, plus ce défi est grand. En effet, avec des ressources humaines et matérielles limitées, la liste des interventions à prendre en charge de manière autonome devient rapidement extrêmement difficile. C’est le défi que notre organisation a décidé de relever.

Références

  1. Harder, N., Plouffe, J., Cepanec, D., Mann, K., Lê, M.-L., Gregory, P., Griffith, P., & Doerksen, K. (2016). Use of mobile devices and medication errors in acute care :A systematic review protocol. JBI Database of Systematic Reviews and Implementation Reports14(9), 47-56.  https://doi.org/10.11124/JBISRIR-2016-003074
  2. Valentin, A., Capuzzo, M., Guidet, B., Moreno, R., Metnitz, B., Bauer, P., & Metnitz, P.(2009). Errors in administration of parenteral drugs in intensive care units :Multinational prospective study. Bmj338.
  3. Calabrese, A. D., Erstad, B. L., Brandl, K., Barletta, J. F., Kane, S. L., & Sherman, D. S.(2001). Medication administration errors in adult patients in the ICU. Intensive care medicine27, 1592-1598.
  4. Bates, D. W., Cullen, D. J., Laird, N., Petersen, L. A., Small, S. D., Servi, D., Laffel, G.,Sweitzer, B. J., Shea, B. F., & Hallisey, R. (1995). Incidence of adverse drug events and potential adverse drug events : Implications for prevention. Jama274(1), 29-34.
  5. Ghaleb, M. A., Barber, N., Franklin, B. D., Yeung, V. W., Khaki, Z. F., & Wong, I. C. (2006).Systematic Review of Medication Errors in Pediatric Patients. Annals of Pharmacotherapy40(10), 1766-1776. https://doi.org/10.1345/aph.1G717
  6. Rinke, M. L., Bundy, D. G., Velasquez, C. A., Rao, S., Zerhouni, Y., Lobner, K., Blanck, J.F., & Miller, M. R. (2014). Interventions to Reduce Pediatric Medication Errors : A Systematic Review. Pediatrics134(2), 338-360. https://doi.org/10.1542/peds.2013-3531
  7. Institut canadien d’information sur la santé | ICIS, 2023a.
  8. Lahue BJ, Pyenson B, Iwasaki K, Blumen HE, Forray S, Rothschild JM. National burden of preventable adverse drug events associated with inpatient injectable medications: healthcare and medical professional liability costs. Am Health Drug Benefits. 2012 Nov;5(7):1-10. PMID: 24991335; PMCID: PMC4031698.
  9. Roughead EE, Semple SJ. Medication safety in acute care in Australia: where are we now? Part 1: a review of the extent and causes of medication problems 2002-2008. Aust New Zealand Health Policy. 2009 Aug 11;6:18. doi: 10.1186/1743-8462-6-18. PMID: 19671158; PMCID: PMC2733897.
  10. McMullan, M. (2018). Evaluation of a medication calculation mobile app using a cognitive load instructional design. International Journal of Medical Informatics118, 72-77. https://doi.org/10.1016/j.ijmedinf.2018.07.005
  11. Zink, W., Bernhard, M., Keul, W., Martin, E., Völkl, A., & Gries, A. (2004). Invasive Techniken in der Notfallmedizin. Der Anaesthesist11(53), 1086-1092.
  12. Flannery, A. H., & Parli, S. E. (2016). Medication Errors in Cardiopulmonary Arrest and Code-Related Situations. American Journal of Critical Care25(1), 12-20. https://doi.org/10.4037/ajcc2016190
  13. Kaufmann, J., Laschat, M., & Wappler, F. (2012). Medication errors in pediatric emergencies : A systematic analysis. Deutsches Ärzteblatt International109(38), 609.
  14. Moyen, E., Camiré, E., & Stelfox, H. T. (2008). Clinical review : Medication errors in critical care. Critical care12(2), 1-7.
  15. Polischuk, E., Vetterly, C. G., Crowley, K. L., Thompson, A., Goff, J., Nguyen-Ha, P.-T., & Modery, C. (2012). Implementation of a standardized process for ordering and dispensing of high-alert emergency medication infusions. The Journal of Pediatric Pharmacology and Therapeutics17(2), 166-172.
  16. Truitt, E., Thompson, R., Blazey-Martin, D., Nisai, D., & Salem, D. (2016). Effect of the Implementation of Barcode Technology and an Electronic Medication Administration Record on Adverse Drug Events. Hospital Pharmacy51(6), 474-483. https://doi.org/10.1310/hpj5106-474
  17. Siebert JN, Ehrler F, Combescure C, Lovis C, Haddad K, Hugon F, Luterbacher F, Lacroix L, Gervaix A, Manzano S; PedAMINES Trial Group. A mobile device application to reduce medication errors and time to drug delivery during simulated paediatric cardiopulmonary resuscitation: a multicentre, randomised, controlled, crossover trial. Lancet Child Adolesc Health. 2019 May;3(5):303-311. doi: 10.1016/S2352-4642(19)30003-3. Epub 2019 Feb 21. PMID: 30797722.
  18. Dare LO, Le Roy F, Unité d’évaluation des technologies et des modes d’intervention en santé (UETMIS) du CHU de Sainte-Justine. Évaluation d’EZDrips : Une application d’aide à l’administration de médicaments. Québec, 2023 : 91 https://www.chusj.org/fr/Professionnels-de-la-sante/Evaluation-des-technologies/Publications-et-evaluations