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Ambitions spatiales

Quand j’étais petit, je voulais être un inventeur. J’étais fasciné par l’électronique, les machines, les avions, les fusées... J’étais le genre de petit garçon qui montait un système d’alarme pour sa chambre avec l’alarme de la piscine et qui démontait le séchoir de sa mère pour créer une petite souffleuse à neige. La première fois que j’ai su ce que j’allais faire dans ma vie c’est en 1995, après avoir vu le film Apollo 13: le récit du plus grand sauvetage de l’histoire de l’humanité.

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Trois astronautes, qui décollent le 11 avril 1970 vers la lune, avec comme objectif de devenir la troisième équipe à mettre le pied sur la surface lunaire. Au deuxième jour, à 320 000 kilomètres de la terre, un réservoir à oxygène explose : “Houston, we’ve had a problem”. 

 

Prenez deux minutes pour vous mettre dans la peau des astronautes. Vous allez vous réfugier dans le module lunaire et vous coupez le courant pour économiser les batteries. Il fait noir, tous vos instruments de navigation deviennent inutile. Il commence à faire froid. Votre seule façon de survivre est de vous orienter avec la lumière du soleil, utiliser les propulseurs du module lunaire pour entrer dans l’orbite lunaire pour prendre assez de vitesse pour ensuite revenir sur terre. Complètement fou.

Jour après jour, les niveaux de CO2 commencent à monter dans le module lunaire, les astronautes sont littéralement en train de s’asphyxier. Imaginer la pression de l’équipe d'ingénieurs sur terre. Trouver une solution pour adapter les filtres à CO2, le plus rapidement possible, avec l’équipement à bord de la navette[1]. Aucune place à l’erreur, la vie de l’équipage est littéralement entre vos mains.

 

Pour un petit inventeur de 11 ans, c’était inimaginable de ne pas ressortir de ce film-là avec un plan de carrière clair : “Plus tard, je vais être un ingénieur en aéronautique!” Je ne me souviens pas exactement ce qui m’a fait lentement me rediriger vers la médecine, mais c’est probablement la réalisation que le quotidien d’un ingénieur en aéronautique n’est pas vraiment de sauver des vies en “patentant” quelque chose avec du “duct tape” ! ;-)

 

Honnêtement, j’avais en grande partie oublié tout ça. J’ai commencé à étudier la médecine en 2002 et je suis tombé en amour avec la profession de médecin d’urgence. J’ai consacré toute mon énergie à tenter de devenir le meilleur médecin d’urgence possible. J’ai aussi mis de côté mon âme d’inventeur. C’est dur d’avoir des passions en dehors de la médecine d’urgence, les responsabilités sont tellement grandes qu’il n’y a pas beaucoup de place pour autre chose.

 

En février 2024, quand on a gagné le défi des soins de santé de l’espace lointain de l’Agence Spatiale Canadienne[2], tous ces vieux souvenirs là sont revenus à la surface. Avec le recul, c’est drôle de voir comment la médecine d’urgence ressemble à la scène du film Apollo 13. En fait, quand on y pense, c’est la définition même de la réanimation : trouver une solution à un problème complexe le plus rapidement possible, avec des ressources limitées, sans aucune place à l’erreur en sachant que la vie d’un être humain est en jeu. 

 

On vit en ce moment dans une ère extrêmement excitante. Après une pause de plusieurs années, la communauté internationale se mobilise enfin pour explorer l’espace. On veut remettre le pied sur la lune, créer une station spatiale lunaire[3] et ultimement visiter la planète mars[4]. Les défis associés à ces ambitions sont complètement déraisonnables et à la limite du réalisable. 

J’ai toujours eu un faible pour les défis déraisonnables.  En discutant avec l’équipe de feu de l’Agence Spatiale Canadienne, toute notre équipe a commencé à rêver plus grand. Peut-être qu’EZResus est le début de quelque chose de beaucoup plus ambitieux ? Imaginez pouvoir parler à EZResus, être guidé dans une procédure en réalité augmentée, avoir une réponse instantanée à vos questions, un support au diagnostic… (!)

 

Cette vision folle, c’est A.D.A.M.S.[5], un assistant médical permettant de guider les gens sur le terrain de façon autonome, qu’ils soient sur Mars ou sur Terre. Il y a 2 mois, notre premier prototype a été testé dans un vol parabolique avec succès.  Notre objectif pour la prochaine année est de se préparer pour tester ce prototype sur la Station Spatiale Internationale en 2025.

 

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Est-ce que c’est fou ? Oui. 

Est-ce faisable ? Aucune idée. 

Est-ce que notre équipe va tout donner pour le découvrir ? Absolument.

 

Frederic, DG et cofondateur de EZResus